DISPARITION DES HERISSONS

On a compté qu’au moins 700000 hérissons, chaque année, finissent aplatis sur les routes d’Europe.

340.000 hérissons de tués au pays bas
350.000 hérissons de tués en Belgique

LA POPULATION DES HERISSONS EUROPEENS A DIMINUE DE 20% ENTRE 2001 ET 2005
4 Janvier 2008 Robin Turner, Western Mail

Le professeur Paul de l'École des sciences biologiques à l'Université de Swansea lance un avertissement après un rapport pessimiste la population de hérissons européens a diminué de façon considérable entre 2001 et 2005, soit 20%, l'urbanisation serait responsable de la disparition de ce petit mammifère.
http://icwales.icnetwork.co.uk/news

Le Times du 27 mai 2008   Lewis Smith, Environment Reporter 
Nombre de hérissons tués sur les routes en angleterre  16.1% 
Une réduction du nombre de hérissons trouvés morts sur les routes a alarmé les conservateurs qui
craignent un déclin important de la population. Depuis le début de l’enquête en 2001, on constate
une chute de 7,5% chaque année. Le hérisson est encore plus vulnérable que le lapin face à
l’automobile.Un lapin peut faire la différence entre un véhicule qui approche à grande vitesse,
par rapport à un véhicule lent, il perçoit un véhicule à 161m et roulant à 60km/h et a 6 secondes
pour réagir. Un hérisson ne voit le véhicule que quand celui-ci est à 8 mètres seulement, lui 
laissant quasiment aucune chance pour lui échapper

Une véritable hécatombe.

OU SONT PASSES NOS HERISSONS ?
Du Guardian digital edition en date du 17 janvier 2006
enquête de Adam NICOLSON
Rapport special conservation and endangered species
Bien que protégé depuis 1981, le hérisson se meurt inexorablement en Angleterre mais également en europe.
Les hérissons de grande Bretagne disparaissent progressivement et à ce rythme en 2025, il n'y en aura plus. Ils ont déjà pratiquement disparu depuis longtemps du centre de Londres. Nous savions que leur nombre diminuait mais une enquête sérieuse est venue confirmer ces faits. Sur 15 ans, les hérissons tués sur les routes ont diminué de 50% en Grande Bretagne.
Le déclin des hérissons est connu depuis bien des années mais le rapport de M. Bright souligne de façon dramatique la chute des effectifs. Mandaté par le Joint Nature Conservation Committe qui est gouvernemental et le People's Trust For Endangered Species (les espèces en voie de disparition), son rapport met en lumière un déclin sérieux, l'équivalent d'une alerte rouge pour les hérissons.

Le nombre d'animaux recensé a chuté à un rythme de 5% par an. Comparant ces recensements avec d'autres études faites dans les années 1990 M. Bright estime que la chute sur l'ensemble est aux environs de 50% sur les quinze dernières années, il peut affirmer sans équivoque que les données sont fiables et montrent que la tendance suggère une chute inévitable à moyen terme. En multipliant le nombre de hérissons qu'il a comptabilité sur un terrain de golf, le docteur Pat Norris, (le grand père de tous les zoologues de hérissons), estime que la population Britannique des hérissons dans les années 1995 était de 2 millions d'individus. De nos jours, le nombre d'animaux n'est plus que de 1 million.

Le hérisson ne cesse d'être mutilé dans son monde inoffensif, il peut tomber dans un trou et se retrouver prisonnier de grilles, de soupiraux ou de caves dont il ne peut sortir sans aide extérieure. Il passe la journée à somnoler dans les hautes herbes où les débroussailleuses le déchiquettent, il est brûlé par des feux de feuilles. Il est la proie des filets de fruits dans les jardins, il meure étouffé dans des gobelets en polystyrène contenant des résidus de crème glacé. Le hérisson n'est pas un animal moderne, il a côtoyé les mammouths et vit majoritairement caché, timide, discret et effacé, il l'hôte silencieux, humble et innocent de nos jardins.

Il a été souvent persécuté par le passé et hélas de nos jours il est encore consommé par la communauté des gens du voyage et ce, malgré son statut d'espèce protégée. M. John BYROM un poète du 18ème siècle portait 3 hérissons sur ses armoiries " un ennemi pour aucun et l'ami de tout le monde " disait- il pour faire sa louange " réfractaire quoique agressé à agresser à son tour " emprunt d'une dignité médiévale.

Créature chassée également par la brutalité des paysans qui s'imaginaient que qu'il buvait le lait de leur vaches. Les chiens que l'on lançait à sa poursuite, les coups de bâton et les lancements de pierre qu'on lui assenait sous l'indifférence de tous, cette guérilla heureusement est maintenant complètement illégale et proscrite depuis 1981.

La perspective de leur disparition est épouvantable, en partie car le hérisson est l'âme même de l'Angleterre mais c'est aussi une vision perdue de l'Angleterre.

Sa façon de débusquer les scarabées, les cafards, les chenilles, les vers et parfois manger les grenouilles, constitue son univers tranquille et discret dans des bosquets à l'écart des humains. Son inaptitude face aux champs immenses sans aucun bocage, autrement dit, son penchant pour le modeste le marginalise faisant de lui un parfait indicateur de la santé de nos haies et de nos jardins. On serait tenté de dire que si un lieu ne convient pas au hérisson c'est qu'il ne convient à personne.

Le déclin du hérisson un phénomène européen.

L'abandon des bocages a retiré la résidence naturelle et principale du hérisson où il se complaisait à chasser et à vivre " le hérisson est un animal habitué à vivre en bordure et il est parfaitement évident que si l'ont retire un maximum de haies pour élargir les champs, le hérisson doit couvrir bien plus de terrain pour chasser " M. Bright projette une étude comparative cet été, sur la densité de population des hérissons, à la fois sur les grands paysages et sur les plus petits.

L'espèce s'est mis à disparaître 30 ans après la perte des bocages mais l'absence des haies n'est pas l'unique cause, les pesticides largement utilisés en masse contribuent également à leur déclin " la biomasse a purement et simplement été supprimée " cet usage a affaibli le métabolisme du hérisson, sans parler des effets agissant à long terme sur les futures générations de hérissons en modifiant leur métabolisme. Le hérisson semble être bien plus heureux et préservé dans nos jardins où règne une sorte de " nature préservée " Il existe des traces d'agriculture biologique qui encouragent les propriétaires terriens à laisser des promontoires non labourés en périphérie des terrains agraires mais pour l'instant ils ne font pas de grandes avancées sur les étendues exploitées chimiquement. La question pour les hérissons sauvages est de savoir si ces changements vont intervenir suffisamment vite.

M. Nigel Reeve affirme que l'urbanisation a contribué et contribue de plus en plus au déclin de l'espèce. Le hérisson adore les interstices, les coins sauvages et fouillis fait de ronces où ils se dissimulent dans la journée ou pendant l'hiver. Il faut défragmenter les cités afin qu'il y ait davantage de friches, le hérisson se meurt car nous ne savons pas ce que nous lui faisons subir. Sans cette connaissance nécessaire de l'animal, très silencieusement un monde inoffensif se fait maltraiter agresser et le fait qu'il ne se voit presque pas, on n'en parle guère, si l'on n'adopte pas une doctrine d'action rapide, le hérisson s'éteindra d'ici quelques décennies et ne sera plus qu'un simple souvenir pour les générations à venir.
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